Vous avez reçu les clés de l’Intermarché de Cointe (boulevard Kleyer, 3) voici tout juste un an. En quoi est-ce un rêve qui se concrétise ?
J’habite dans le quartier depuis des années et je m’y sens très bien. J’évolue depuis plus de quinze ans dans le secteur du retail. A aujourd’hui 39 ans, papa de deux enfants de 5 et 7 ans, je confirme que cette solution laisse entrevoir un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Cet emplacement a aussi l’avantage de pouvoir proposer un commerce attrayant pour les habitants de mon quartier.
Vous travaillez depuis plus de quinze ans dans le milieu du food-retail, mais pas au départ pour Intermarché. Comment avez-vous débarqué dans ce secteur ?
Après avoir obtenu mon diplôme de marketing à l’HELMo, à Liège, j’ai été engagé chez Lidl en tant que district manager. Je gérais un réseau de cinq magasins, situés en Ardenne et puis à Liège. J’ai également travaillé au siège à Merelbeke pour une fonction bien spécifique, à savoir le développement de l’identité portugaise au Luxembourg. J’y suis resté trois ans.
Vous êtes ensuite passé chez Delhaize, comment y êtes-vous entré ?
J’ai été engagé par Mohamed Boukamir, qui était à l’époque directeur de zone de tous les Delhaize du sud et de Bruxelles. Pour l’anecdote, Mohamed gère aujourd’hui trois Intermarché. De mentor, il est devenu un ami. Je ne le connaissais pas à l’époque, il m’a placé comme directeur à la tête du Delhaize intégré de Flagey (Bruxelles). C’est un quartier cosmopolite, avec un flux constant de clients, ce fut une expérience enrichissante et c’est d’ailleurs à partir de ce moment-là qu’est née ma passion pour la grande distribution. Seul bémol : résidant à Liège, les trajets allers et retours me prenaient près de quatre heures de route par jour. J’avais l’ambition de fonder une famille, il fallait que je trouve un équilibre vie privée / vie professionnelle plus confortable. C’est à ce moment-là qu’une opportunité s’est dégagée au sein du groupe Uhoda, basé à Liège, qui est un réseau de stations-services, car-wash, parkings, et commerces de proximité.
Qu’avez-vous fait au sein du groupe Uhoda ?
J’ai géré un réseau de 35 stations-services avec shop. Je m’occupais de la partie commerciale et des achats. J’ai également eu la chance de participer à la création de la marque Uhoda. Le groupe Uhoda, tend vers une organisation « flat », où l’audace et la prise d’initiatives trouvent toujours une place, ce qui est mon quotidien aujourd’hui dans mon magasin. Avec cette expérience, j’ai mis le pied pour la première fois dans un monde d’entrepreneurs et ça m’a convaincu de devenir, un jour, à mon tour, indépendant. Le réseau de stations-essence a ensuite été vendu à Q8, raison pour laquelle j’ai souhaité entreprendre un nouveau challenge. Six jours après l’annonce de la vente, j’ai été contacté par Mohamed Boukamir, passé de Delhaize à Mestdagh, en tant que directeur des opérations.
Que vous a-t-il proposé comme fonction ?
J’ai intégré Mestdagh en septembre 2019 en tant que district manager, avant de devenir directeur de la franchise l’année suivante. Cette expérience a également été très formatrice, j’ai notamment passé pas mal de temps avec Emmanuel Coria, directeur financier devenu CEO puis devenu également adhérent de trois Intermarché.
En tant que directeur de la franchise, je me suis beaucoup occupé du volet commercial, mais aussi des volets financiers et juridiques ; ce qui m’a permis d’approfondir des matières que je connaissais moins.
C’est à ce moment que vous avez pris la décision de gérer votre propre magasin ?
J’avais déjà cette idée dans un coin de ma tête, dès mon entrée chez Mestdagh. Il y a eu pas mal de facteurs qui ont créé l’opportunité. Une fois que Mestdagh a été repris par Intermarché, il y avait des fonds de commerce à reprendre, c’était le moment idéal pour postuler.
Vous avez fait une formation avant de reprendre le point de vente ?
Comme chaque adhérent, j’ai suivi une formation de six mois pour gérer mon propre point de vente en tant qu’indépendant. Les thèmes abordés étaient notamment le management, le commerce, la gestion des produits frais, la gestion financière, etc. Cette formation alternait théorie au siège et pratique dans plusieurs points de vente. Elle m’a permis de revoir les basiques et les points de contrôle des différents métiers, mais aussi de créer des liens privilégiés avec collègues de formation devenus par la suite adhérents.
Comment se sont déroulées les premières semaines d’ouverture ?
A Cointe, j’ai tout de suite senti le potentiel de l’équipe, qui avait un vrai besoin de motivation. Nous avions tablé sur une croissance de 40% du chiffre d’affaires en quelques mois et nous l’avons fait ! Nous avons notamment développé le rayon boucherie, boulangerie, fruits et légumes. Nous avons aussi et surtout fermé nos portes tout le mois d’octobre de cette année afin de réaliser une transformation complète du magasin au nouveau concept. Nous avons déjà parcouru un long chemin depuis la reprise en octobre 2023. Les équipes se donnent à fond pour ce projet et c’est une vraie satisfaction de voir l’implication de chacun dans les récentes transformations.
Pourquoi, selon vous, le concept Intermarché performe aussi bien ?
Chez Intermarché, ce sont les indépendants qui sont sur le terrain qui prennent les décisions. Le concept commercial basé sur le frais, préparé sur place, performe. Nos promos sont attractives, notre assortiment comporte des produits MDD fabriqués dans nos unités de production. Enfin, notre carte de fidélité permet aux clients d’accumuler des euros pour régler des achats ultérieurs. L’entraide et la communication entre adhérents sont également très importantes. Quand j’ai un problème, j’appelle un autre adhérent, je lui demande comment il fait. Je comprends qu’il vit les mêmes problèmes que moi, cela favorise la recherche rapide de solutions. Avec mes collègues adhérents, nous nous retrouvons les mardis et mercredis en centrale pour prendre les décisions qui nous concernent. Personnellement, j’ai rejoint la filière boulangerie, ce qui me permet aussi de développer mon expertise dans le domaine et d’apporter mon expérience au reste du groupement.
Que peut-on vous souhaiter pour 2025 ?
En tant que chefs d’entreprise, nous sommes responsables des aspects RH, commerce, administratif, gestion, de l’impact local, etc. Tant de choses qui, lorsqu’on les prend à cœur sont prenantes et passionnantes. J’ai appris énormément de choses depuis la reprise du magasin, notamment à rebondir et à temporiser, cela m’a véritablement transformé. Depuis la reprise et les transformations au nouveau concept, nous avons énormément progressé en chiffre d’affaires. Pour 2025, je souhaite continuer à développer l’activité de mon entreprise.