Le Groupe Carrefour a présenté hier des résultats financiers au premier semestre 2024 qu'il qualifie de solides. Le Chiffre d’affaires en comparable (like for like ) est en hausse de +12,1% au cours du premier semestre, à 44,863 milliards d'euros. L'EBITDA est en croissance de +3,4%, à 1,916 milliard d'euros, et le Résultat Opérationnel Courant (ROC, soit le résultat d'exploitation sans les éléments non récurrents) est en hausse de +6,2% à 743 millions d'euros.
MDD, marketplace et retail media en hausse
Le groupe souligne que les produits à marque Carrefour rencontrent un succès croissant, puisqu'ils représentent désormais 37% du chiffre d’affaires alimentaire, en progression de +2 points sur les 12 derniers mois. Autre motif de satisfaction l'e-commerce poursuit sa progression régulière, avec une GMV de 2,8 milliards d'euros au premier semestre, en progression de +30% par rapport au S1 2023. La GMV, ou Gross Merchandise Value, est l'indicateur financier utilisé pour décrire le volume total des ventes réalisées sur une marketplace. La GMV ne doit donc pas être confondue avec le chiffre d'affaires du propriétaire de la marketplace, qui correspond aux commissions prélevées par la marketplace sur ces ventes. L’activité de retail media de “ Unlimitail”, la joint venture de Carrefour avec Publicis, se développe : elle compterait désormais une trentaine de partenaires provenant de 13 pays différents.
Le Brésil en forte progression, l'Europe (hors France) marque le pas
A l'échelle du groupe, c'est l'Amérique latine qui enregistre les meilleurs résultats. Au Brésil, le ROC affiche en progression de +45,7% à 366 M€, en tirant parti de la montée en puissance des magasins acquis auprès de l'ex-Griupo Big, de la cession de magasins non rentables, et des conversions de magasins Carrefour en Atacadão et Sam’s Club.
La performance de la France est positive : le ROC progresse de +6,2% à 286 M€. Face à la pression concurrentielle, Carrefour a investi massivement sur ses prix au premier semestre , se repositionnant face à ses concurrents au niveau qui était le sien avant le pic inflationniste.
En Europe (hors France), le Groupe évoque "un environnement de marché difficile , marqué par des conditions météorologiques très défavorables dans la plupart des pays au second trimestre, impactant les catégories saisonnières, en particulier non-alimentaires, et le trafic en hypermarché." Carrefour explique aussi que l’acquisition de 40 magasins SuperCor en Espagne et celle des magasins ex-Cora en Roumanie altèrent sa profitabilité à court terme. Le ROC de la région Europe est en repli à 84 M€. Carrefour souligne la montée en puissance de sa centrale d’achats Eureca mutualisant ses achats européens. Elle couvre désormais 21 fournisseurs majeurs. "A fin 2024, près de 30% des achats de marques nationales seront ainsi mutualisés à l’échelle européenne, en ligne avec l’objectif de 50% à horizon 2026", précise le communiqué.
Carrefour Belgique ne profite plus de "l'effet Delhaize"
Et la Belgique, dans tout ça ? La filiale belge a publié son propre communiqué pour répondre à cette question. Le chiffre d’affaires de Carrefour Belgium recule de 2,0 %, mais le communique souligne que c'est sur une base de comparaison exceptionnelle (+11,3% LFL au S1 2023), qu'il attribue – sans nommer ce concurrent – aux perturbations connues par Delhaize durant une grande partie du deuxième trimestre de l’année 2023. "Sur 2 ans, la dynamique est positive, reflétant le succès de la stratégie commerciale en place", poursuit le communiqué.